Ah nostalgie, quand tu nous tiens ! Dernièrement, on a vécu un retour vers le futur du tout en fluo des années 80 chébrans. Mais rien ne vaut un bon revival Seventies ! Surtout lorsqu’on pousse le bon goût jusqu’à rembobiner vers la fin des années 60 et à leur apogée, le festival de Woodstock.
C’est ce que nous proposent Jean-Marc Ghanassia et la troupe du premier roadtrip muscial et psychédélique "Welcome to Woodstock" depuis le 15 septembre au Comedia de Paris. Vous y (re)vivrez le plus grand fantasme des jeunes post-soixante-huitards : traverser l’Atlantique pour encore mieux entrer en communion avec les "good vibrations" de ce fameux mois d’août 1969.
Photos prises lors de la présentation presse du spectacle |
Alors comment résister et ne pas adhérer à leur slogan "Don’t worry, be hippy", écho optimiste du "Sous les pavés, la plage !" ? En route pour le plus grand festival de tous les temps, dans cette époque bénie où tout était encore possible !
Dès le lever de rideau, on se prend tout de suite au jeu. La machine à remonter le temps se met en marche aux premières notes de ce musical où les morceaux sont interprétés par un groupe de musiciens talentueux et résolument rock. Une sélection soignée de grands titres de cet âge d’or de la pop music est en effet jouée live, certaines chansons étant aussi interprétées unplugged par les comédiens eux-mêmes. Chaque membre de la troupe affirme avec brio sa personnalité tout au long de cette comédie musicale non dénuée d’humour, dans un patchwork aux mille couleurs très Peace & Love.
Le programme musical, dirigé par Philippe Gouadin, ne fait aucune fausse note. Le voyage débute sur un extrait de l’opéra-rock Tommy des Who. Excusez du peu. Mention spéciale pour la fin de la première partie, le trip sous acide baigné d’ "Astronomy Domine" de Pink Floyd est impressionnant de réalisme sonore et visuel. Rassurez-vous, seuls des smarties sont proposés à l’entrée de la salle !
Partager la set-list du spectacle est très tentant, tant le niveau de la sélection par la production et l’interprétation des artistes est excellent. Mais ce serait vous gâcher le plaisir de redécouvrir chacun de ces standards. Santana, Jimi Hendrix, Janis Joplin pour les plus connus en Europe. Mais aussi Jefferson Airplane, Country Joe McDonald, Ritchie Havens, moins connus dans notre douce France mais tout aussi indispensables quand on fait référence à ce grand festival. Sans oublier des groupes et musiciens qui auraient pu ou même devaient apparaître pour certains lors de ses 3 jours de paix, d’amour et de musique comme Scott McKenzie et son "San Francisco". Ils sont tous là !!!
Comme on peut s’y attendre, la mise en scène et les costumes sentent bon le patchouli. Les pantalons pattes d’eph’ sont de sortie. Les vestes de ces jeunes "beautiful people" semblent venir tout droit du stock d’un US Army store et les filles portent des fleurs dans les cheveux qui s’harmonisent avec celles de leurs robes. Même les ouvreuses jouent le jeu et vous accueillent vêtues de tuniques tout aussi fleuries.
Ce spectacle grand public ne serait pas complet sans deux ou trois petits clins d’œil à la comédie musicale Hair qui viennent pimenter certaines scènes pour nous rappeler qu’à cette époque, l’amour libre était le leitmotiv à l’aube de l’ère du Verseau.
Rien n’a donc été laissé au hasard jusqu’à la projection de certaines images du film qui fut tourné lors du festival. Le public est donc encore un peu plus plongé dans l’atmosphère plus que conviviale de ces trois jours de fête où la pluie fut aussi de la partie mais n’entama en rien l’entrain résolument optimiste de presqu’un million de jeunes festivaliers.
La chanson thème du spectacle et une reprise grandiose de "With a little help from my friends", version Joe Cocker bien sûr, viennent clore sous forme de rappel cette comédie musicale qui ravira un large public tout âge confondu. Chacun sort de la salle avec la mélodie de sa chanson préférée sur le bout des lèvres et le souvenir d’un périple musical inoubliable… avec l’impression qu’un jour où l’autre tout sera à nouveau possible et grooooovy !
Le Comedia
4 boulevard de Strasbourg, Paris 10e
M° Strasbourg-Saint Denis
Jusqu’au 7 janvier 2018
Crédit photos : ©La Parisienne du Nord & ©Frenchy Christof
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