Après plus de 2 ans de travaux, le château de Rambouillet a rouvert ses portes mi-septembre. Je n’avais jamais eu l’occasion de visiter ce magnifique château, jusqu’à cette journée du 14 septembre où j’ai été invitée par le Centre des Monuments Nationaux (CMN) à découvrir le monument mais également l’exposition "Les princes de Rambouillet. Portrait de famille", présentée avec le Château de Versailles.
L’histoire du domaine de Rambouillet remonte au 14e siècle, dont la tour reste un témoignage de cette époque. Jusqu’au 17e siècle, le château fort initial subira de nombreuses transformations. En 1706, le Comte de Toulouse, fils légitimé de Louis XIV et Madame de Montespan, en deviendra le nouveau propriétaire. A son tour, il apportera de nombreuses modifications au château. Son fils, le Duc de Penthièvre, quant à lui, interviendra sur les jardins avec la création d’un jardin à l’anglaise, très à la mode dans la 2e moitié du 18e siècle.
En 1783, Louis XVI deviendra le nouveau propriétaire du domaine de Rambouillet, dont il apprécie le domaine de chasse. Il fera construire une laiterie d’apparat pour la reine afin de lui faire apprécier les lieux. La laiterie est composée de deux pièces. On pénètre en premier dans la rotonde dans laquelle sont présentés des médaillons en marbre de Carrare de Pierre Julien, représentant des scènes en lien avec la laiterie et la bergerie : la vache allaitant son veau, la traite des chèvres, la distribution de sel aux chèvres, le barattage du lait et la tonte des moutons. Dans la seconde pièce, la salle de fraicheur, on découvre au fond de la salle une grotte artificielle qui abrite une sculpture de Pierre Julien, Amalthée et la chèvre de Jupiter. Cette statue a connu de nombreux déplacements à partir de la Révolution et n’a retrouvé sa place initiale qu’en 1953.
A quelques mètres de la laiterie, il ne faut pas manquer la chaumière aux coquillages, un lieu étonnant et sublime. Cette chaumière a été construite en 1779 pour la princesse de Lamballe, belle-fille du Duc de Penthièvre. La pièce principale est surprenante car entièrement recouverte de coquillages et de nacre, du sol au plafond. Lors de sa restauration, les coquillages ont été nettoyés à l’aide de coton-tige. Une garde-robe est attenante à cette pièce dont les peintures ont également été restaurées.
Puis nous nous sommes rendus au château afin de découvrir l’appartement d’apparat de la famille Bourbon-Penthièvre et son décor de boiseries rocaille des années 1730. A l’origine, les boiseries étaient peintes en blanc. Des travaux de restauration leur ont redonné leur couleur d’origine. La dernière pièce de l’appartement est, quant à elle, restée en blanc, donnant ainsi une idée de l’aspect des boiseries d’origine.
L’ensemble de l’appartement accueille actuellement l’exposition "Les princes de Rambouillet. Portraits de famille". Les portraits présentés proviennent des collections du château de Versailles et mettent en avant la famille Bourbon-Penthièvre, propriétaire du domaine de Rambouillet pendant presque tout le 18e siècle. Ainsi on retrouve Louis XIV, Madame de Montespan, le Comte de Toulouse, le Duc de Penthièvre, seul ou en famille, la princesse de Lamballe, Louis XVI et Marie-Antoinette.
Le château de Rambouillet aura eu pour vocation d’être une résidence privée des plus grands personnages de l’histoire de France. Du moyen-âge à nos jours, le château aura accueilli princes, rois, empereurs et présidents de la République. Ainsi, se sont succédé dans ses murs notamment François 1er, la marquise de Rambouillet, le Comte de Toulouse, le duc de Penthièvre, Louis XVI et Marie-Antoinette, Napoléon 1er, Charles de Gaulle, Valérie Giscard d’Estaing. Le château devenu résidence présidentielle à partir de 1895 a également reçu de nombreux hôtes étrangers, comme Nelson Mandela en 1996.
Afin de rappeler cette dernière fonction du château, dans la salle à manger des présidents, a été reconstituée la table dressée en 1975 à l’occasion du premier G6. En collaboration avec l’Elysée et en partenariat avec le Mobilier national, la table a été dressée telle qu’elle l’était en 1975 en respectant le protocole. On retrouve donc le même service de porcelaine de Sèvres, les serviettes assorties, les couverts de la maison Christofle, les verres en cristal et les accessoires de service, le tapis, les chaises et la pendule. Les cartons de placement des 18 invités ont respecté le plan de table d’origine.
Je n’ai découvert qu’une partie du jardin avec notamment la vue sur le plan d’eau près du château. Mais je ne peux que vous inviter à poursuivre votre visite par une balade dans les 150 hectares du domaine, classés Jardins Remarquables, qu’il est possible d’arpenter en vélo, rosalie ou même voiturette électrique.
Il faut bien une journée pour découvrir l’ensemble du domaine, le château, la laiterie et la chaumière aux coquillages (il y a, notamment, 1,2 km entre le château et la laiterie de la reine). Il faut bien ça pour prendre le temps de découvrir chaque espace. L’ensemble de la demeure est impressionnant tant par son architecture et les décors mais également par son histoire. Le château et le domaine auront traversé les siècles tout en étant les témoins d’une grande part de l’histoire de France.
Un grand merci au Centre des Monuments Nationaux pour cette visite particulière du domaine de Rambouillet.
Domaine national de Rambouillet
78120 Rambouillet
Jusqu’au 22 janvier 2018
Accès en voiture, de Paris ouest avec l’A13, A12 et N10, de Paris sud avec l’A6, A10, A11 et N10
Sur la N10, première sortie Rambouillet puis direction « Bergerie Nationale »
Parkings gratuits dans le parc du château
Accès en train, de Paris Montparnasse, arrivée Rambouillet. Puis Bus C, arrêt « Mairie de Rambouillet »
Ouvert d’octobre à mars, tous les jours sauf le mardi, de 9h50 à 12h et de 13h50 à 17h. D’avril à septembre, tous les jours sauf le mardi, de 9h50 à 12h et de 13h50 à 18h.
Fermé les 1er janvier, 1er mai, 1er et 11 novembre, 25 décembre.
Tarifs : 9€ / 7€
Crédit photos : ©La Parisienne du Nord
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