Mannequin d’artiste, mannequin fétiche @ Musée Bourdelle


Entre le 15e et 19e siècle, les artistes utilisaient des mannequins articulés, notamment en bois, afin de dessiner et peindre des personnages et surtout trouver le bon drapé et tombé des vêtements. C'est cet accessoire indispensable aux peintres de l'époque que le musée Bourdelle met en avant dans cette nouvelle exposition temporaire.

C'est également l'occasion de (re)découvrir le musée après 8 mois de travaux.


Par la présentation de croquis détaillés, de mannequins articulés, de peintures, l'exposition retrace l'histoire du mannequin, de la Renaissance au 20e siècle.

Outil indispensable des artistes, les mannequins étaient surtout coûteux. Souvent empruntés ou éventuellement achetés d'occasion, certains artistes avaient la chance d'en acquérir un par héritage. Les plus désargentés faisaient avec les moyens du bord : divers matériaux et empilements de coussins,...


A partir du 19e siècle, le mannequin devient un "personnage" du tableau et sera représenté au même titre que tous les autres outils de l'artiste.

Vers la fin du 19e siècle, certains artistes auront même une relation bien étrange avec leur mannequin, notamment à l’instar de la légende de Pygmalion selon laquelle l'artiste s'enflamma pour le simulacre qu'il venait de sculpter. Certains artistes développeront même un certain fétichisme comme Oskar Kokoschka avec la fameuse poupée réalisée par Hermine Moos, après que sa bien-aimée l’ait quitté.

Puis au fil du temps, le mannequin prendra une autre forme et aura une autre utilisation. Il pris d’ailleurs place au début du 20e siècle dans les vitrines de magasin, au point que les fabricants de mannequins demandèrent un statut de créateurs. Le mannequin retrouvera sa relation avec l'artiste grâce aux surréalistes au début des années 20 et notamment avec l'exposition internationale du surréalisme de 1938. Cette exposition tournait d’ailleurs en dérision le statut revendiqué par les fabricants de mannequins de vitrine.

L'exposition se termine sur une oeuvre des artistes Jake et Dinos Chapman: Duck Child. Il s'agit d'un mannequin avec un bec de canard à la place de la bouche. L'oeuvre interpelle. On aime ou on aime pas. Pour ma part, j'ai trouvé ça un peu dérangeant. Mais cela clôture bien l’exposition avec la représentation du mannequin au 21e siècle.

La scénographie de cette exposition est bien pensée et s'articule de façon fluide, nous transportant à travers les siècles et l’histoire du mannequin.

Le musée Bourdelle nous offre à nouveau une très belle exposition, instructive et bien documentée.

Jusqu'au 12 juillet 2015
18 rue Antoine Bourdelle, Paris 15e
Mº Montparnasse-Bienvenue

Ouvert du mardi au dimanche, de 10h à 18h
Fermé les lundis et jours fériés
Tarifs exposition: 9€ (plein tarif), 6€ (tarif réduit)


Crédit photos : ©La Parisienne du Nord

Aucun commentaire